Suicide et tentative de suicide : quand consulter un psychologue ou consulter un psychiatre

Le suicide et les tentatives de suicide sont des problèmes de santé publique majeurs. Face à une détresse psychologique intense, il est crucial de savoir vers qui se tourner pour obtenir de l’aide. La question se pose souvent : faut-il consulter un psychologue ou un psychiatre ? Comprendre les rôles de ces deux professionnels et les situations qui nécessitent leur intervention est essentiel pour offrir un soutien adéquat et potentiellement sauver des vies. Cet article vise à clarifier les différences entre ces deux types de professionnels et à guider les personnes en détresse ou leurs proches vers la ressource la plus appropriée.

Suicide : psychologue ou psychiatre, qui consulter ?

Le psychologue est un professionnel de la santé mentale titulaire d’un master en psychologie. Il est spécialisé dans l’évaluation, le diagnostic et le traitement des troubles psychologiques, émotionnels et comportementaux. Les psychologues utilisent différentes approches thérapeutiques, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie psychodynamique ou la thérapie humaniste, pour aider les patients à surmonter leurs difficultés. Ils peuvent travailler avec des individus, des couples, des familles ou des groupes.

Le psychiatre, quant à lui, est un médecin spécialisé en psychiatrie. Il a suivi des études de médecine, puis une spécialisation en psychiatrie. Contrairement au psychologue, le psychiatre est habilité à prescrire des médicaments, comme des antidépresseurs ou des anxiolytiques, en complément de la psychothérapie. Il peut également réaliser des examens médicaux pour écarter des causes organiques à l’origine des troubles psychologiques. Le psychiatre est souvent consulté pour des troubles mentaux plus sévères, comme la schizophrénie, les troubles bipolaires ou les dépressions majeures.

La distinction principale réside donc dans la capacité à prescrire des médicaments. Si la situation nécessite une intervention médicamenteuse, un psychiatre est indispensable. Cependant, dans de nombreux cas, une thérapie avec un psychologue peut suffire, surtout pour les troubles moins sévères ou en complément d’un traitement médicamenteux prescrit par un psychiatre. Le choix dépendra de la nature et de la gravité des symptômes, ainsi que des préférences du patient. Il est parfois judicieux de consulter d’abord son médecin généraliste qui pourra orienter vers le professionnel le plus adapté.

Signes avant-coureurs et urgence de la consultation

Identifier les signes avant-coureurs du suicide est primordial pour intervenir à temps. Ces signes peuvent être variés et ne sont pas toujours évidents. On peut observer un retrait social, un désintérêt pour les activités habituelles, des changements d’humeur importants (tristesse, irritabilité, anxiété), des troubles du sommeil ou de l’appétit, une perte d’énergie, un sentiment de désespoir ou de culpabilité excessive. Des propos suicidaires, même indirects (“Je ne sers à rien”, “Je préférerais ne plus être là”), doivent être pris au sérieux.

L’accumulation de ces signes, surtout s’ils sont intenses et persistants, doit alerter l’entourage. Il est crucial d’aborder le sujet avec la personne concernée, avec empathie et sans jugement. L’écoute active est essentielle : laissez la personne exprimer ses sentiments et ses pensées, sans chercher à minimiser sa souffrance ou à lui donner des conseils non sollicités. Proposez-lui de l’aide et encouragez-la à consulter un professionnel.

Certaines situations nécessitent une consultation en urgence. Si la personne exprime clairement son intention de se suicider, si elle a un plan précis et les moyens de le mettre en œuvre, ou si elle a déjà fait une tentative de suicide, il est impératif de contacter immédiatement les services d’urgence (SAMU – 15, pompiers – 18 ou 112) ou de se rendre aux urgences psychiatriques d’un hôpital. Il est également possible de contacter un centre d’écoute téléphonique comme Suicide Écoute (01 45 39 40 00) ou S.O.S Amitié (09 72 39 40 50). L’urgence prime sur toute autre considération.

La prévention du suicide passe par la reconnaissance des signes de détresse, la levée du tabou autour de la santé mentale et l’accès facilité aux soins psychologiques et psychiatriques. N’hésitez pas à solliciter de l’aide pour vous-même ou pour un proche. Se faire accompagner par un professionnel est une démarche courageuse et une étape essentielle vers le rétablissement. Rappelez-vous que vous n’êtes pas seul et que de nombreuses ressources sont disponibles pour vous soutenir.